Faire monde(s). Mondialisations du sport & Olympisme
4-6 juin 2024 Université Paris Nanterre (France)
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Appel à communication« L’essentiel est que la propagande nationale se mette au diapason des conditions nouvelles instaurées, si l’on peut user d’un pareil langage, par la "mondialisation" de toutes choses. L’essentiel est que, sans retard, aux lieux appropriés, une flamme vivante se substitue au reflet qui meurt. » (P. de Coubertin, Le Figaro, 13 décembre 1904) Alors que le mot « mondialisation » fait son entrée dans la langue française au début des années 1980, il est utilisé pour la première fois sous la plume de Pierre de Coubertin, dans un article du journal Le Figaro, intitulé « Le flambeau à sept branches », daté du 13 décembre 1904 (Capdepuy, 2014 ; Markovits, Singaravélou, Todd, 2021). À ce titre, le sport apparaît bien comme un acteur précoce de la mondialisation, dans sa dimension culturelle bien avant de s’inscrire dans la logique économique du phénomène. Projet scientifique Après la découverte de l’Amérique et l’essor du commerce transatlantique, la mondialisation s’accélère au XIXe siècle, depuis son point d’ancrage qu’est l’Angleterre victorienne, première puissance impériale et commerciale. Elle est relayée par le rayonnement planétaire des puissances occidentales et se manifeste par l’intensification des échanges culturels, sociaux, politiques et économiques. La mondialisation du sport a d’abord été étudiée par les géographes (Bale, 2003 ; Augustin, 2007 ; Holz, 2011) et les économistes (Bourg, 2010 ; Andreff, 2021) puis par les sociologues et anthropologues (Harvey & Saint-Germain, 1995 ; Appadurai, 1996), et enfin par les historiens qui se sont d'abord attachés aux questions politiques, diplomatiques (Gygax, 2013 ; Dichter & Jones, 2014 ; Murray, 2018 ; Rofe, 2018 ; Postlethwaite et al., 2023) et aux relations internationales (Houlihan, 1994 ; Arnaud et Riordan, 1997 ; Allison, 2005 ; Keys, 2009 ; Giulianotti & Armstrong, 2011). Puis, les travaux historiques dédiés au sport et à l’olympisme (Guttmann, 1978, 1992 ; Milza, 2002 ; Arnaud, 2002 ; Milza, Jéquier, Tétart, 2004), étudient en premier lieu le développement et la diffusion des sports modernes (Maguire, 1999 ; Darbon, 1995) sous les effets de la colonisation (Baker & Mangan, 1987 ; Mangan, 1998) de l’impérialisme (Stoddart, 1988 ; Guttmann, 1994 ; Gems, 2006 ; Singaravélou et Sorez, 2010), du nationalisme (Bairner, 2001 ; Grainger et Andrews, 2005 ; Stoddart, 2009 ; Archambault, Beaud, et Gasparini, 2016) de la géopolitique (Augustin et Gillon, 2004) et des évolutions des transports qui intensifient les échanges planétaires (Galtung, 1991). Ces derniers ne sont d’ailleurs pas toujours d’accord sur l’existence de la mondialisation, ni sur une phase historique distincte (Lanfranchi, Taylor, 2001), ou encore que ce phénomène puisse influencer le sport (Rowe, 2003 ; Giulianotti & Robertson, 2007). Le congrès peut être l’occasion de discuter des débats scientifiques sur les périodisations de la mondialisation du sport comme peuvent le proposer les sociologies de la dépendance et des configurations en adoptant une vue à long terme (Maguire, 2006). Ce moment scientifique offre aussi la possibilité de mettre en exergue la cristallisation des positionnements entre les défenseurs, les sceptiques et les réformistes (Held et al., 1999) de la mondialisation du sport au travers des études menées par, d’un côté, les « experts » (en géopolitique, management du sport, journalistes, bailleurs de fonds, etc.) et de l’autre, les chercheurs spécialisés en sciences sociales du sport (historiens, sociologues, politistes, économistes, etc.). Par ailleurs, si certains font débuter le phénomène à l’aube du XXe siècle, dès la période 1870-1920 (Maguire et al, 2002), d’autres travaux, qui s’inspirent de la nouvelle économie politique (Harvey, Houle, 1994) et des Cultural Studies (Miller et al., 2001), considèrent que la mondialisation du sport est plus récente. Ces derniers situent son amorce après la Seconde Guerre mondiale en distinguant alors son avènement de l’impérialisme économique et culturel. Quoiqu’il en soit, la mondialisation du sport fait l'objet de nombreux travaux – certains auteurs en font d’ailleurs le recensement (Gems & Pfister, 2013 ; Rahal, Campillo, Richard, 2021) – qui analysent ce phénomène complexe, aux multiples enjeux et ramifications traversés par des processus de longue durée (Bairner, 2001) tels que les progrès de l’idéal démocratique, le développement d’une culture de masse (Arbena, 1988 ; Holt, 1990), l’affirmation des revendications féministes (Hargreaves, 2015) ou l'expression de la domination masculine (McDevitt, 2008). La mondialisation est enfin traversée par des événements historiques aussi marquants que la guerre froide (Edelman et Young, 2020 ; Dufraisse, 2023), la postcolonisation (Bale & Cronin, 2003 ; Bancel et al., 2018), le dopage (Houlihan, 2004), le développement des cultures sportives (Fuhua, 2013), l'écologie et l’olympisme (Cantelon et Letters, 2000) ou encore le développement du sport pour la paix (Hoberman, 2011), etc. Bien que fondée sur les interactions de plus en plus nombreuses et rapides entre les individus, les sociétés humaines, les entreprises, les États et ONG, la mondialisation du sport n’a pas pour seul effet l’uniformisation des pratiques culturelles, des techniques et des valeurs qui leur sont associées (Sudre et Genty, 2014). Elle ouvre également sur des relations d’interdépendance, d’adaptation des caractéristiques globales aux exigences du local (glocalisation) (Harvey, 2013 ; Falcous & Maguire, 2006), de reconfiguration, de résistance, et d’appropriations différenciées par des acteurs aux ambitions et ressources variées (Heinmann, 2010). Celles-ci suscitent des questionnements par la mise en avant des tensions entre les réalités locales et les tendances globales : quels sont les effets de l’américanisation et/ou de l’occidentalisation sur les pratiques sportives ? Quels sont les enjeux qui poussent à faire monde dans l'utilisation du sport par les nations, les Etats ? Comment les firmes multinationales s’associent-elles aux mondes sportifs pour développer leurs marques ? Les militaires et religieux trouvent-ils dans le sport un support de diffusion de leurs actions et de leurs valeurs ? Comment se construisent les discours médiatiques qui participent à la diffusion mondiale du sport ? Dans quelle mesure les ONG ont-elles un intérêt à faire du développement par le sport ? Enfin, le mouvement olympique peut-il constituer un monde ou est-il la fabrication de mondes sportifs en interactions (Comité international olympique, Fédérations sportives internationales, Comités nationaux olympiques, etc.) ? Autant de questions que regroupent les axes thématiques du congrès pour améliorer notre compréhension des interactions des individus et des collectifs façonnant des mondes plus ou moins interdépendants, dont les dynamiques rythment les mondialisations du sport et de l’olympisme (Young, Wamsley, 2005). Ainsi, l’entrée analytique privilégiée dans ce congrès portera une attention particulière aux façons multiples, situations et (re)configurations pour faire (des) mondes (Becker, 1982, 1986) sportifs et olympiques – qu’ils soient culturels, politiques, sociaux, géographiques ; en relation de complémentarité ou de conflit (Harvey, Rail et Thibault, 1996) – qui permettent d’appréhender le processus historique de la mondialisation et ses déclinaisons dans l’espace, les sociétés, ou en termes d’échelles d'analyse.
Thématiques du congrès 1- Diffusions, circulations & médiatisations du sport L’objectif est d’interroger les diffusions mondiales du sport, ses conditions de réception et de circulation (corps, valeurs, savoirs, techniques) ainsi que ses médiatisations pour comprendre les formes d’homogénéisations et/ou de résistances induites par la colonisation et l’impérialisme, la construction de discours normatifs, de discriminations (genrées, handicap, etc.). 2- Individus, communautés & identités sportives La mondialisation du sport participe de la fabrication de mondes sportifs par des individus et/ou communautés – parfois imaginées – aux identités plurielles et aux représentations diverses dans des situations de coopération et/ou de conflit tels le supportérisme à distance ou le sport comme instrument des revendications identitaires communautaires et du nationalisme. 3- Institutions, internationalisations & transnationalisations du sport Le sport mondialisé est aussi façonné par les institutions sportives (et non sportives) qui produisent un monde du sport par le national à travers le politique, la diplomatie, les relations internationales et l’économie ; que ce soit pour développer une marque associée à l’image d’un sportif, imposer son hégémonie dans la guerre froide ou développer la paix par le sport. 4- Interdépendances sportives entre le local et le global : homogénéisations/résistances L’universalité du sport questionne également la confrontation des mondes qui le composent par l’interpénétration entre le local et le global, ce qui incite à analyser ces adaptations multiples comme lors de processus d’acculturation, mimétisme, réappropriation et sportivisation des pratiques sportives ou lors de l’accueil d’un événement sportif mondial par une localité. 5- Faire des mondes sportifs et olympiques Enfin, il s’agit d’étudier la nature ainsi que la cohérence des relations entre les institutions (sportives ou non) dans la fabrication de mondes sportifs et olympiques comme par exemple celles entre le sport amateur et professionnel, entre le Comité international olympique et ses composantes les Fédérations sportives internationales et Comité nationaux olympiques. 6- Autres thématiques
Consignes aux auteurs pour les propositions de communications (résumés) • Les propositions de résumés peuvent être rédigées dans la langue de chaque participant. Si l’anglais n’est pas la langue utilisée, nous vous demandons d’ajouter une version du résumé en anglais.
• Toutes les propositions de résumés de communication doivent comporter : titre, objectifs/questions de recherche, méthodologie, sources et matériel, résultats
• Longueur maximale de 350 mots
• Police Times New Roman
• Taille 12
• Texte justifié
• Interligne 1,5
• Cinq mots-clés
• Indiquer deux axes thématiques dans lesquels les propositions s’inscrivent
• Une courte biographie de.s auteur.e.s (statut, rattachement institutionnel, scientifique et un email).
Les propositions de communications sont à déposer uniquement sur le site du congrès dans l'onglet "Dépôt des résumés" du site internet : https://cesh2024upn.sciencescall.org/submission/submit Si vous rencontrez un problème, contactez : cesh2024upn@sciencesconf.orget/ou p.charitas@parisnanterre.fr IMPORTANT : après expertise de vos/votre proposition de résumé/abstract de communications, attendez les avis de l'expertise, puis lors que l'expertise vous aura fait un retour favorable, vous pourrez vous inscrire (onglet "Inscription" du site internet) et procéder ensuite au paiement de l'inscription (voir les tarifications d'inscription à l'onglet "Prix d'inscriptions"). Soumission d'un panel Les chercheurs sont encouragés à soumettre une proposition de panel de trois ou quatre communications. Pour ce faire, les communicants du panel doivent déposer chaque proposition de communication via le site du congrès. Un coordinateur du panel doit envoyer un mail à l’organisateur spécifiant le contenu du panel ainsi qu’une courte présentation du panel et des communicants. La date limite est également fixée au 31 janvier 2024. Dates importantes
Informations et contacts Tous les communicants doivent être membres du CESH pour l’année 2024. Le paiement des cotisations annuelles des adhérents au CESH se fait via le site internet du CESH : www.cesh-site.eu Pour le paiement des frais d’inscription au congrès, voir sur le site internet du congrès : https://cesh2024upn.sciencescall.org/ Pour toutes informations et questions en lien avec l’organisation du 27ème congrès international du CESH à l’Université Paris Nanterre, veuillez contacter : cesh2024upn@sciencesconf.org ou/et p.charitas@parisnanterre.fr
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